Les Mystères de Larispem, tome 1 ~ Lucie Pierrat-Pajot » 4/5

   Titre : Le sang n'oublie jamais
   Auteur : Lucie Pierrat-Pajot
   Editeur : Gallimard Jeunesse

   Pages : 257

   Sortie VF : 2016

   » Larispem 1899 - Dans cette Cité-Etat indépendante où les bouchers constituent la caste forte d’un régime populiste, trois destins se croisent… Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l’apprentie louchébem et Nathanaël, l’orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l’ombre d’une société secrète vient planer sur la ville. Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terrible vengeance à exécution ? «

   Ayant adoré Les Fiancés de L'Hiver, premier vainqueur du concours organisé par Gallimard Jeunesse, j'étais très impatiente de découvrir ce petit nouveau. Le résumé, la couverture, tout laisse penser à un univers tout aussi fantastique que celui de notre petite passe-miroir.

   Et c'est le cas. L'univers crée par madame Lucie, je l'ai trouvé simplement extraordinaire. Je suis une grande amatrice de Steampunk et d'Uchronies, mais en général, il y a toujours un couac temporel ou un détail qui viendra me gâcher ma lecture. Or, à Larispem, je n'ai pas réussi à en trouver (et ce n'est pas faute d'avoir cherché, croyez-moi). Que ce soient les aspects techniques et mécaniques, le côté rétrofuturiste, le vocabulaire (oui oui, on a même le droit à un vocabulaire adapté grâce au jargon des bouchers!), le comportement des personnages, chaque chose est à sa place. Le fait d'avoir utilisé beaucoup d'éléments de l'histoire réelle, comme monsieur Jules Vernes et ses livres donnent un côté extrêmement réaliste aux éléments qui se situent à la limite du futuriste.

   Les personnages sont également bien créés. On suit le point de vue de plusieurs d'entre eux, ce qui permet d’apercevoir plusieurs aspects de Larispem. Personnellement, j'ai particulièrement aimé le tempérament de Carmine, mais ils ont tous leurs qualités. J'ai failli dire qu'on s'attachait facilement à eux, mais ce n'est pas le bon mot. Ce n'est pas de l'attachement de type émotionnel qu'on développe avec eux, c'est un rapport beaucoup plus rationnel qui correspond au monde dans lequel ils évoluent. J'espère que vous voyez plus ou moins ce que je veux dire, ce n'est en aucun cas quelque chose de négatif, au contraire, c'est une pièce de plus dans le sublime puzzle de l'état de Larispem.

   Si je devrais terminer par une note moins positive, je citerai en premier la longueur pas assez longue du livre. Et peut-être le scénario qui, bien qu'il soit déjà très, très bien construit, aurait pu être un chouia plus explosif. Mais ça, c'est vraiment du chipotage. En dehors de ça, c'est vraiment un excellent premier opus et j'ai hâte de lire la suite.